La mort qui surprend et qui est attendue…
L’amour… Capucine, une jeune fille cinéphile âgée de seize ans est hantée par le film “Théorème” de Pasolini, film mythique, toujours dérangeant cinquante ans après sa sortie. Dans cette sorte de parabole, de théorème subversif, Pasolini met en scène la vie d’une famille bourgeoise milanaise, tourneboulée par l’arrivée inopinée d’un étrange Apollon – troublant et sensuel – qui séduit successivement tous les membres de la famille, la servante, le fils, la mère, la fille et enfin le père. Le sacré imprègne de manière extravagante cette communion sexuelle. L’irruption de “l’ange” provoque le scandale. Lorsque cet étrange invité disparaît chacun se retrouve face à lui-même et la famille se désagrège.
Un projet s’impose peu à peu, celui pour Caroline de retourner le Théorème de Pasolini comme un gant, en inversant les rôles comme c’est le cas par exemple dans La Planète des Singes. Ce seront les membres d’une même famille qui s’inviteront et initieront successivement Séverin – le deuxième personnage central de l’intrigue – et provoqueront en lui une ouverture, une profonde remise en cause, un chambardement ontologique.
Septembre 2001. Séverin Larbaud hérite d’une maison à Sanary-sur-Mer et s’y installe pour un temps. Il est intrigué par les agissements de sa voisine Capucine, amoureuse de la langue grecque ancienne, qui joue avec lui au chat et à la souris, bien que la distribution des rôles soit incertaine car on ne sait qui manipule qui. Séverin découvre la pierre tombale d’Aglaé, la sœur de Capucine dont l’épitaphe: – Une pensée pour elle, qui s’est pendue trop tôt – va le conduire de fil en aiguille à vivre des expériences troublantes, à la fois oniriques et ancrées dans le réel. Le parcours de Séverin comprend des séquences d’efflorescences délirantes et d’autres qui l’interrogent et accroissent sa perplexité. Il devra se reconstruire progressivement après un brutal tsunami existentiel.
L’abus de pouvoir imposé et subi… Capucine et Julie – le troisième personnage central du roman – s’installent à Paris pour leurs études. Julie, sous l’influence de Capucine, va se dégager peu à peu d’un traumatisme refoulé de l’enfance par un travail purificateur d’écriture. Dans cette fiction cathartique, Julie se met en scène en s’associant à Capucine et Quentin; ils mettent au point une stratégie permettant d’amener un prêtre abusif à prendre réellement conscience de ses actes. Dans la dynamique violente voire explosive des échanges s’exprime le ressenti de chacun, oppressant et souvent cruel. Témoignages, auto-justifications, dénis, contritions sont enregistrés et seront exploités en temps voulu.